Le Fils de l’homme dans le nuage

L’Église


En donnant sa Vigne en fermage à de nouveaux vignerons, le Maître de maison redéfinit aussi le périmètre de son entreprise. Alors que les anciens vignerons formaient un peuple installé sur le Nombril de la terre, les nouveaux forment une assemblée (une église) qui aura pour territoire le monde entier. Pour porter du fruit, l’Église va en effet devoir combattre la Bête partout où elle se trouve. D’abord dans tout l’Empire romain, puisque c’est ce dernier qui véhicule et impose alors l’hellénisme, puis au-delà et par-delà les siècles, car la Bêtise dévorera un jour la terre entière, provoquant cette tribulation unique dans l’Histoire annoncée par Daniel et confirmée par Jésus.



En ces jours, la détresse sera telle que plus personne ne pourra être sauvé, c’est-à-dire arraché aux ténèbres. Ce qui signifie que la Vigne gérée par l’Église ne rendra alors plus rien — plus aucun fruit ! Pour sauver les Élus de cette affliction, Dieu abrégera ces jours. Jésus compare cette nouvelle intervention divine à celle du Déluge ou de la destruction de Sodome et Gomorrhe. C’en sera fini du second plan de salut comme du premier : il n’y aura plus de Vigne mais un jugement, le Dernier, qui permettra de trier entre le bon grain et l’ivraie. Et une fois les Élus exfiltrés du monde contaminé par la Bêtise, celui-ci sera brûlé : ce sera la fin du monde !



Dans le second plan de Salut, la Vigne est gérée par une assemblée de croyants, elle-même placée sous la responsabilité d’un intendant, Simon, que Jésus renommera Pierre, c’est-à-dire Roc : « Et moi je te dis que tu es Pierre (Roc), que sur ce roc je bâtirai mon Église, et que les portes de l’Hadès ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des Cieux, et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »



Jésus avait dit aux premiers membres de son Église : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Avec vous en cœur et en Esprit, mais pas physiquement, puisqu’il monte au ciel sous le regard de ses disciples et disparaît ! En fait, il s’en va chercher une dignité supérieure, comme il le dit encore une fois sous le couvert d’une parabole pour que le plan de Dieu ne soit révélé qu’au Temps de la Fin :


Il dit donc : « Un homme de haute naissance (Jésus, Fils du Dieu Très-Haut) s’en alla dans un pays lointain (le Ciel, résidence de son Père) pour se faire investir de L’AUTORITÉ ROYALE, et REVENIR ENSUITE (comme il l’a promis)… Lorsqu’il fut de retour, APRÈS AVOIR ÉTÉ INVESTI DE L’AUTORITÉ ROYALE (il n’est plus Grand Prêtre, mais Roi), il fit appeler ses serviteurs auxquels il avait donné l’argent (son précieux enseignement), pour savoir ce que chacun lui avait fait produire (combien chacun avait fait d’élus) ».


La parabole des mines, d’où proviennent les deux versets précédents, a pour parallèle la parabole des talents. En superposant les deux paraboles comme des calques, l’histoire s’enrichit d’une indication sur les délais de la Parousie : LONGTEMPS APRÈS (certaines personnes n’y croyant plus se sont même endormies) le maître de ces serviteurs revient, et il règle ses comptes avec eux…



Voilà pourquoi Jésus adresse aux membres de son Église cet avertissement dont le caractère menaçant n’échappe pas à Pierre : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez comme des hommes qui attendent leur seigneur à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! En vérité, je vous dis qu’il se ceindra, les fera mettre à table et passera les servir. Qu’il vienne à la deuxième ou à la troisième veille et trouve les choses ainsi, heureux seront-ils ! Comprenez bien ceci : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur allait venir, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »


Pierre dit : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien aussi pour tout le monde ? » Le Seigneur répondit : « Quel est donc l’intendant fidèle et prudent que le seigneur établira sur sa domesticité pour donner en temps voulu la ration de blé (métaphore de l’Enseignement) ? Heureux ce serviteur, que son seigneur en arrivant trouvera ainsi occupé ! En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. Mais si ce serviteur se dit en lui-même : Mon seigneur tarde à venir, et QU’IL SE METTE À BATTRE LES GARÇONS ET LES FILLES, à manger, boire et s’enivrer, il arrivera, le seigneur de ce serviteur, en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne connaît pas, et il le retranchera et mettra sa part avec les infidèles. »



Le Seigneur frappe à la porte depuis le début du troisième millénaire de l’ère chrétienne, mais une fois de plus personne ne l’accueille. Voilà pourquoi il frappe aujourd’hui de plus en plus fort, au point d’ébranler jusqu’aux puissances des cieux !

L’Église

Références des citations

(Les citations strictes sont en bleu, les notes et commentaires sont en vert)


  1. Le Nombril de la terre : La Palestine (Ézéchiel 38, 12).

  2. Pour sauver les Élus... : Cf. Matthieu 24, 22.

  3. Déluge, destruction de Sodome... : Voir Luc 17, 26-30.

  4. Je te dis que tu es Pierre... : Matthieu 16, 18-19.

  5. Allez ! De toutes les nations... : Matthieu 28, 19-20.

  6. En cœur et en Esprit... : En Jean 14, 18-24, Jésus explicite ainsi le nouveau culte : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. Encore un peu, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, parce que moi je vis et que vous aussi vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi aussi je l’aimerai et me manifesterai à lui. »
    Judas (non pas l’Iscariote) lui dit : « SEIGNEUR, COMMENT SE FAIT-IL QUE TU DOIVES TE MANIFESTER À NOUS ET PAS AU MONDE ? » Jésus répondit et lui dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons vers lui, et nous ferons chez lui notre demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. »

  7. Il monte au ciel... : Actes 1, 9.

  8. Au Temps de la Fin : Comme le recommandait l’ange Mikaël à Daniel : Tiens secrètes ces paroles et scelle le Livre jusqu’au temps de la Fin (Daniel 12, 4).

  9. Un homme de haute naissance... : Luc 19, 12.

    1. Jésus, Fils du Dieu Très-Haut : Marc 5, 7.

  10. Lorsqu’il fut de retour... : Luc 19, 15.

  11. Grand Prêtre : L’auteur de la lettre aux Hébreux écrit plusieurs fois que Jésus est Grand Prêtre ; par exemple en 4, 14 : Puisque nous avons un grand prêtre éminent qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme la confession de foi.

  12. La parabole des mines : Luc 19, 11-27.

  13. La parabole des talents : Matthieu 25, 14-30.

  14. Longtemps après... : Matthieu 25, 19.

    1. Certaines personnes... se sont endormies : Voir la parabole des dix Vierges (Matthieu 25, 1-13).

  15. Que vos reins soient ceints... : Luc 12, 35-46.

  16. Une fois de plus... : Jean 1, 11.