Le Fils de l’homme dans le nuage

Les deux témoins


Dès sa sortie de l’Abîme, le Dragon s’emploie à soigner et ressusciter la Bête que Jésus avait égorgée, et il lui donne sa puissance, son trône et un grand pouvoir. L’une des têtes de la Bête était comme égorgée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie, et la terre entière, émerveillée, suivit la Bête ! Et on se prosterna devant le Dragon parce qu’il avait donné le pouvoir à la Bête, et on se prosterna devant la Bête en disant : « Qui est semblable à la Bête et qui peut la combattre ? »



La Bête que le Dragon ressuscite, c’est le paganisme hellénique mis à mal par le christianisme durant les mille ans du règne de Dieu. La terre entière, émerveillée, appellera plus tard cette résurrection de la culture gréco-romaine : la Renaissance ! Au cours du second millénaire de l’ère chrétienne, la manière de voir les choses que véhicule l’hellénisme finit — comme Daniel l’avait prévu — par toucher les contrées les plus reculées du globe, contaminer les cultures les plus exotiques, et enfermer tous les peuples dans le même paradigme idolâtrique. Mais ce faisant, l’Évangile du Royaume est par la même occasion proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations, car le témoignage chrétien n’ayant pas été enterré mais récupéré, il est devenu une composante culturelle comme les autres de l’hellénisme ressuscité.



Le chapitre 11 de l’Apocalypse expose les modalités de cette récupération, mais symboliquement, secrètement, car il contient une révélation scellée de sept sceaux réservée aux Élus… Il y est question de deux témoins qui sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Ces mots de l’Apocalypse font référence au quatrième chapitre du Livre de Zacharie, chapitre dans lequel Dieu publie au VIe siècle avant l’ère chrétienne l’affiche de la tragédie de la Fin des temps, c’est-à-dire de l’ère chrétienne elle-même ! Cette tragédie grecque comprend trois actes :


  1. Le règne de Dieu,

  2. L’incubation du Mal,

  3. La résurrection des corps dans la détresse des temps et leur jugement.



Les deux premiers actes ont à peu près la même durée : un millénaire. Le Dragon sort de l’Abîme environ cinquante ans avant l’an 1000, et la résurrection des corps commence environ cinquante ans avant l’an 2000. Celle-ci, connue sous le nom de génération du baby-boom, définit la durée du troisième acte, le dernier, celui du Jugement, puisque cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé. Si la planète connaît aujourd’hui une insupportable surpopulation, c’est parce que les âmes qui n’ont pas pris part à la première résurrection du Règne de mille ans, ou à celle de l’ancienne Vigne, ont été réincarnées pour être jugées par la parole que Jésus a dite. Tous les gens qui vivent aujourd’hui ont déjà vécu une fois, et donc connu la mort une fois. Maintenant, seule la compréhension de la Parole peut leur permettre d’échapper à la seconde mort — c’est le principe du Jugement.



Quant à la récupération culturelle par le Diable du témoignage des deux témoins au cours du deuxième millénaire, voici comment Jean la décrit symboliquement :


Les deux témoins… lorsqu’ils auront achevé leur témoignage, la Bête qui monte de l’Abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera. Et leur cadavre est sur la place de la grande cité qui est appelée, figurativement, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. Leurs cadavres restent exposés aux regards des peuples, tribus, langues et nations durant trois jours et demi, sans qu’il soit permis de les mettre au tombeau. Et ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet et exultent, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, car ces deux prophètes ont tourmenté ceux qui habitent sur la terre.


Commentaire destiné aux Élus :

  • Les deux témoins sont deux témoignages que le monde nomme généralement des “religions”, mais le terme “témoignages” est plus approprié.

  • La Bête qui monte de l’Abîme est la première de la Trinité infernale : le Dragon.

  • À partir de l’an mil, ces deux témoignages sont “morts” car la Bêtise les a tués.

  • La grande cité où leur Seigneur a été crucifié n’est pas Jérusalem, mais celle de l’Apocalypse, c’est-à-dire la grande civilisation gréco-romaine qui régnait alors entre autres sur Jérusalem plus simplement nommée, depuis sa renaissance : “La Civilisation”.

  • Sodome et Égypte : injures bibliques adressées à la grande cité.

  • Les cadavres des témoins, que les gens du monde n’enterrent pas mais laissent sur la place publique au vu et au su de tous, sont les traces écrites des deux témoignages transformées en textes fondateurs que tous peuvent étudier ! Car les gens, même s’ils se réjouissent de la mort des témoignages qui les ont tourmentés sur le plan moral, les empêchant de vivre leurs dérèglements en tous genres, sont toujours à la recherche de fondements pour asseoir leur civilisation hors-sol.



Quant aux deux oliviers ou flambeaux, ils symbolisent les deux autorités qui conduisent la caravane du retour des Élus, depuis leur exil à Babylone-la-Grande jusqu’à la Jérusalem nouvelle de l’Apocalypse, à savoir : Jésus (le Grand-Prêtre) et Zorobabel (le Juge-Roi). Deux témoins qui représentent chacun un témoignage différent, mais qui ressuscitent maintenant ensemble :


Mais après ces trois jours et demi, un souffle de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds, et une grande peur tomba sur ceux qui les contemplaient. Et ils entendirent, venant du ciel, une voix forte qui leur disait : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel DANS LE NUAGE, et leurs ennemis les contemplèrent. Et à cette heure-là, il y eut un violent séisme : le dixième de la cité s’écroula et sept mille personnes périrent dans la catastrophe. Les survivants, saisis d’effroi, rendirent gloire au Dieu du ciel.

La montée des deux témoignages dans le Cloud est marquée par un violent séisme.

Les deux témoins (témoignages) montent dans le nuage
Manuscrit français 13096, Source gallica.bnf.fr / BnF

Références des citations

(Les citations strictes sont en bleu, les notes et commentaires sont en vert)


  1. La Bête que Jésus avait égorgée : Avec l’épée acérée à double tranchant qui sort de sa bouche (voir chapitre La Bête).

  2. Et il lui donne sa puissance... : Apocalypse 13, 2-4.

  3. L’Évangile du Royaume... : Voir Matthieu 24, 14.

  4. Le chapitre 11 de l’Apocalypse : Versets 1 à 13.

  5. Les deux oliviers... : Apocalypse 11, 4.

  6. Cette génération ne passera pas... : Luc 21, 32. “Tout” recouvre la proclamation de l’Évangile au monde entier, la fin du temps des Nations (qui foulent aux pieds Jérusalem) et l’ébranlement des puissances des cieux (i. e. le dérèglement climatique = le signe du Fils de l’homme dans le ciel).

  7. La première résurrection : Apocalypse 20, 5 & 6.

  8. Celle de l’ancienne Vigne : Voir Matthieu 22, 31-32.

  9. Jugées par la parole... : Voir Jean 12, 48.

  10. La seconde mort : Apocalypse 20, 6 & 14 ; 21, 8.

  11. Lorsqu’ils auront achevé leur témoignage... : Apocalypse 11, 7-10.

  12. Commentaire destiné aux Élus : À vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu (voir chapitre La Poutre dans l’œil).

  13. La grande cité... : Cf. Apocalypse 17, 18.

  14. Mais après ces trois jours et demi... : Apocalypse 11, 11-13.